26
Mar
2012

Lettre des ruchers

I Le bilan sur les ruches

Comme nous, les abeilles ont dû faire face à cette vague de froid qui s’est abattue sur le territoire cet hiver. Février a donc été un mois de transition entre la fin de l’hiver et le début du printemps. C’est également un mois critique pour les colonies les plus faibles  qui peuvent alors mourir de faim.

Les hivers trop longs, trop froids, sont d’ailleurs défavorables car la santé et la force des colonies s’en ressentent.

En effet, les colonies sont au repos maintenant depuis un long moment, les sources de nectar et de pollen sont inexistantes ou presque, les réserves de la ruche s’épuisent, le froid empêche des abeilles de sortir et de fait, les organismes se fatiguent. Alors que dans le même temps, du jeune couvain apparait.

Les jours quant à eux se rallongent, parfois un peu de chaleur envahit la ruche et les abeilles se dégagent les unes des autres, on dit que la grappe se disloque.
Les abeilles sortent alors pour faire un vol de propreté, c’est-à-dire qu’elles évacuent les déjections stockées dans leur ampoule rectale. Les fleurs apparaissent (noisetiers, premières marguerites, bientôt les saules et  en Provence, romarins et thyms…).

L’activité apicole redémarre non pas avec le nectar, mais le pollen que les abeilles commencent à rentrer car le pollen sert à nourrir les larves.

Les réserves de pollen et de miel sont également davantage consommées, la gelée royale est de nouveau disponible, la ponte de la reine redémarre vraiment. Le cycle de développement de la colonie est amorcé.

Les apiculteurs vont commencer les premières visites sanitaires pour faire état de leur cheptel et évaluer leurs pertes.

Aujourd’hui on peut estimer une perte qui malheureusement évolue peu, de 20 à  30 % au niveau national; ceci est une moyenne et non pas une réalité ainsi, certain élevages subissent jusque 80 % de pertes.

Avec cette période fraiche, les apiculteurs doivent faire attention aux provisions de leurs ruches et si nécessaire les aider.

Les premières miellées d’avril ne vont pas tarder et tout l’art de l’apiculteur est de faire gonfler ses ruches, afin d’avoir le bon nombre de butineuses pour  ramasser suffisamment de nectar qui nous permettra de nous lécher les babines.

(Écrit avec l’aide de Claude Poirot, apiculteur en Vendée).

 

Le point par apiculteur :

Pour consulter le résumé de chaque apiculteur sur l’hivernage, c’est par ici

 

II Du côté des apiculteurs

 

De nouveaux apiculteurs nous ont rejoints !

C’est encore une fois grâce à vos parrainages que ces apiculteurs ont pu s’engager auprès d’Un toit pour les abeilles.

Luc HENNION  a notamment remplacé Didier AUVRAY qui est parti sur d’autres projets. Luc est apiculteur depuis 4 ans maintenant. Il a débuté sa passion avec quelques ruches et il compte bien augmenter son rucher de façon suffisante pour lui permettre de développer son activité de pollinisation, ainsi que la vente d’essaims, en parallèle à la vente des produits de la ruche (miel, pollen…).

Ses ruches sont situées dans le département du Nord. Les récoltes espérées sont des miels toutes fleurs, avec certainement des miels de fruitiers et de colza suivant les types de pollinisation exercés.

 

Nicolas DESFORGES est apiculteur dans le Nord de la Seine et Marne depuis 2010. Il est fasciné par le monde des abeilles et sensibilisé aux problèmes de la biodiversité. Nicolas prévoit d’augmenter progressivement son nombre de colonies et de n’avoir que des ruchers sédentaires.

Son rucher est en zone urbaine à quelques km à l’Est de Paris sur les toits du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. Cet emplacement privilégié est situé aux abords du Château de Champs sur Marne et de son parc. A proximité, les abeilles peuvent également butiner dans les bois de Grâce et les bords de Marne. Le miel récolté sera polyfloral.

 

Thierry COLIN est un jeune apiculteur amateur vivant en Alsace. Il a d’abord commencé en 2010 avec une ruche, puis 6 en 2011. Il espère passer à une dizaine de ruches cette année. Thierry est passionné par la nature et le maintien de la biodiversité pour les générations futures. C’est ce qui l’a conduit vers l’apiculture.

Les ruchers de Thierry sont tous deux adossés à une forêt d’Acacias qui est sa plus grosse production.  Sa seconde production est un miel polyfloral constitué de fleurs de prairie, tilleuls, cerisiers, pommier… Selon les récoltes, Thierry offre donc un miel toutes fleurs ou d’acacias.

 

 

III Info pratiques

Vous souhaitez avoir vos ruches ? Petit rappel de la réglementation.

Quelques petites règles à se rappeler. Tout possesseur de ruches doit faire une déclaration à la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations)

Pour ce faire, vous devez avoir, si vous faites des cessions de miel, un SIRET.
Dans le cas d’une consommation personnelle, un NUMAGRIT est suffisant.

Vous vous devez également d’avoir un cahier d’élevage et après, pour la pose de ruches, attention les règles de bon voisinage existent et des distances pour les installations doivent être respectées. Chaque département a des règles spécifiques, pour ce faire renseignez-vous auprès de vos mairies ou en préfectures.

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Ecrit par Un toit pour les abeilles dans : Lettre des ruchers |

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