Le miel français a du plomb dans l’aile
Les mauvaises conditions météorologiques n’expliquent pas seulement la faible activité dans les ruches en 2013. Selon les apiculteurs, les traitements chimiques cassent les ailes de leurs protégées.
Pour l’Unaf, les pesticides sont les principaux responsables de la situation.
Le syndicat d’apiculteurs professionnels, qui bataille depuis des années contre l’utilisation de pesticides sur les cultures pollinisées par les abeilles, sonne à nouveau la charge contre plusieurs produits dont ceux contenant les molécules de thiaclopride (Protéus, Sonido) et d’acétamipride (Suprême).
Il réclame leur interdiction par la France et demande à l’Europe de revoir l’évaluation de leur toxicité.
Allant dans ce sens, Bruxelles a interdit au printemps dernier, pour deux ans et sur certaines cultures, trois substances actives (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) appartenant à la famille des néonicotinoïdes en raison de leur rôle dans la mortalité accrue des abeilles (environ 30 % du cheptel par an). Pas suffisant pour certains. Pour Jean-Marc Bonmantin, chercheur au CNRS à Orléans, spécialiste des produits neurotoxiques, il n’y a pas de doute. Ses travaux montrent bien que « la toxicité chronique de l’acétamipride et du thiaclopride est similaire aux néonicotinoïdes bannis » par Bruxelles. Pour lui, « les différentes molécules de la famille des néonicotinoïdes sont très proches et il n’est pas très judicieux d’en avoir interdit seulement trois ».
Les molécules provisoirement interdites par Bruxelles sont présentes dans des pesticides (Gaucho, Cruiser, Poncho, etc.) fabriqués par Bayer ou Syngenta, qui ont contesté en justice l’interdiction.
Parasites et frelons asiatiques
Si la responsabilité de certains pesticides dans la surmortalité des abeilles est aujourd’hui scientifiquement confirmée, il y a d’autres facteurs qui y contribuent : des parasites comme le Varoa, le frelon asiatique ou la perte de diversité des cultures.
Un aspect multifactoriel que ne contestent pas les apiculteurs.
L’Unaf a d’ailleurs déploré que le frelon asiatique ait été classé nuisible en catégorie 2, ce qui n’implique pas une lutte obligatoire coordonnée par l’administration.
Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale des apiculteurs français, s’élève aussi contre la volonté du ministère de l’Agriculture d’assouplir les dérogations à l’interdiction de traiter les cultures en période de floraison : « Nous attendons avec impatience l’avis de l’Anses (agence sanitaire) à ce sujet ». Les abeilles aussi.
DANS L’EST : les récoltes de miel d’acacia et de châtaignier ont été correctes, celles du miel toutes fleurs et de sapin plutôt faibles. La miellée de tilleul, en raison des conditions climatiques, elle, a été inexistante.
DANS LE SUD-EST : les récoltes ont été quasi inexistantes pour le romarin, la bruyère blanche et le thym. La récolte a été à peine moyenne pour la lavande et faible pour les toutes fleurs en
montagne.
POUR LE CENTRE (région Auvergne) : les récoltes de miel de printemps ont été inexistantes, hormis l’acacia dans certains secteurs. Seules les récoltes de miel de sapin, sur certains terroirs, ont permis aux apiculteurs de sauver une partie de leur production.
EN RHÔNE-ALPES: après des récoltes de printemps quasi-nulles, les récoltes de miel d’été ont été faibles à moyennes, avec des disparités selon les zones de production. Les miellées de lavande ont été en dessous de la moyenne. La récolte de châtaignier correcte selon les secteurs. En montagne, après un bon début de miellée, une partie du miel a été consommée par les abeilles. Les miellées d’automne ont été décevantes.
DANS LE SUD-OUEST , les récoltes d’acacia et de colza ont été très faibles et souvent inexistantes. Celle de châtaignier a été faible à correcte, la bourdaine moyenne et la bruyère erica nulle. Quelques orages survenus en cours d’été ont permis une petite récolte de callune.
Source :
www.ledauphine.com/economie-et-finance/le-miel-francais-a-du-plomb-dans-l-aile
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