13
Fév
2015

Les Abeilles essentielles à l’homme

Un Excellent Dossier proposé par Proâme et rédigé par Maryline PASSINI

Economiser le vivant : les abeilles sont vitales pour l’homme – « to been or not to been » – save been / save us ! je suis abeille …

« Les abeilles ne meurent pas d’une maladie mais d’une intoxication. » Marc-Edouard Colin, chercheur

Il est temps d’essaimer de bonnes infos et de bonnes idées sur les abeilles, la biodiversité, notre avenir, l’économie du vivant. En cette periode de saint Valentin, alors butinons …

Alerte :  » Syndrome d’effondrement « des abeille depuis plus de 20 ans (faudrait etre un peu plus réactif non ???)

Depuis le milieu des années 80, l’apiculture est confrontée à un affaiblissement et une surmortalité marquée des colonies d’abeilles d’origine multifactorielle.

C’est en France, en 1994 que les apiculteurs se sont alarmés : durant l’été, de nombreuses abeilles ne revenaient plus dans les ruches, laissant derrière elles la reine et quelques jeunes… Les abeilles étaient retrouvées mortes sur le sol, en petits groupes ou volaient désorientées devant la ruche avec des comportements alimentaires anormaux.

Depuis, l’état de la filière apicole française est désastreux : en 2012, par rapport à 2004, le nombre d’apiculteurs a baissé de 40 %, le nombre de ruches de 20 % et la production de 28 %, selon l’Audit économique de la filière apicole française, commandité en 2011 par FranceAgriMer. Ainsi, depuis une vingtaine d’années, rien qu’en France, les taux de mortalités observés sur les colonies se sont fortement accrus. Les mortalités hivernales moyennes sont supérieures à 20 % et il est fréquent que les taux de pertes annuelles dépassent les 30 %.

Ce phénomène s’est ensuite propagé à d’autres pays européens et notamment aux Etats-Unis où à l’automne 2006, les abeilles ont commencé à disparaître de manière inquiétante avec plus de la moitié des états touchés et des pertes de population comprises entre 30 % et 90 %. Le « syndrome d’effondrement des colonies » (« colony collapse disorder » ou CCD) était né.

Malheureusement, loin de rester localisées, ces mortalités massives ne cessent de s’intensifier dans de nombreux pays : Grande-Bretagne, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse, Espagne, Grèce, Pologne, Pays-Bas, Canada… depuis le début des années 2000. Là aussi, certaines colonies d’abeilles perdent jusqu’à 90% de leurs population…

C’est grave

Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le «  » syndrome d’effondrement «  » – ou «  » colony collapse disorder «  ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. «  » Trois quart des cultures qui nourrissent l’humanité en dépendent « , résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l’Inra (Institut national de recherche agronomique).

Arrivée sur Terre 60 millions d’année avant l’homme, Apis mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu’à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées

Réveil des consciences timide en 2007

Cela fait plus de 15 ou 20 ans que plusieurs scientifiques et biologistes ont tiré la sonnette d’alarme concernant la disparition des abeilles. Mais les prises de consciences sont latentes et souvent corrélées aux catastrophes – Pourtant en 2007 le journal « Les Echos » dans un article daté du 20 Août (une date “creuse” ) : Les abeilles s’éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l’espèce humaine.

Oui en fait c’est assez simple plus d’abeille, plus d’humain ! car plus de plus de culture et grave déficit immunitaire, etc, etc …

En Europe, un groupe de travail européen sur la prévention des mortalités d’abeilles a été mis en place, coordonné par le centre Agroscope Liebefeld-Posieux qui estimait fin août 2007 que le phénomène devenait plus fréquent, et qu’il prenait « des proportions plus importantes ». Voir cette video “a qui profite le miel ?” : https://www.youtube.com/watch?v=4dVs95LwVV

Les causes

Les études en cours montrent que plusieurs causes sont responsables de cette disparition progressive : traitements pesticides, infections parasitaires, maladies, pollution, réduction de la ressource alimentaire (quantité et diversité des fleurs fournissant nectar et pollen) et des habitats, compétition avec des espèces invasives, changement climatique, multiplication des émissions électromagnétiques, nouveaux prédateurs… – Dans cet article du journal Le Monde du 29 août 2007, M. Neumann, du Centre agroscope Liebefeld-Posieux (Berne, Suisse), le note : « on peut supporter séparément une maladie, une mauvaise alimentation, un empoisonnement aux pesticides, mais quand tous les facteurs se conjuguent, il arrive un moment où la limite de résistance est atteinte« .

Parmi tous les facteurs martelons, ici, le rôle catastrophique des pesticides ! Apparus dans les années 1990, ces pesticides, couramment employés dans l’épandage agricole, représentent environ 40% des ventes mondiales d’insecticides, soit plus de 2,6 milliards d’euros. On les retrouve dans les traitements des sols et d’enrobage des semences dans le cadre d’une utilisation systématique et préventive. Ainsi, ils s’accumulent dans les sols, mais aussi dans les nappes phréatiques et les cours d’eau où ils persistent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.

Ces pesticides sont donc un danger pour nombre d’espèces entraînant des troubles de la reproduction, des facultés de survie réduites, ou encore la paralysie du système nerveux chez certains comme les abeilles. Cela met donc en péril l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Et BIS REPETITA … ce phénomène nous touche directement, dans la mesure où, la pollinisation des fleurs par les abeilles est vitale pour les arbres fruitiers, et donc pour l’industrie agroalimentaire dans son ensemble.

Au niveau européen, 35% de ce que nous mangeons dépend directement du travail des abeilles et 84% des espèces cultivées en Europe et 80% des plantes ont besoin d’elles pour se reproduire selon l’Institut national de la recherche agronomique.

Enfin, il est essentiel de rappeler que les pesticides affectent également la santé des hommes. Des chercheurs leur attribuent une responsabilité dans le développement des cancers du sang et de la prostate, de la maladie de Parkinson ou encore de l’infertilité.

Suite à ces constats, une règlementation a été mise en place par l’Union européenne qui a suspendu en 2013 l’usage de 3 néonicotoïdes (le clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) pour une durée de deux ans**. Cependant, cela n’est pas suffisant et d’importantes mesures durables doivent encore être prises car les trois quarts des cultures qui nourrissent l’humanité en dépendent. C’est donc l’avenir de l’espèce humaine qui est en jeu.

Certes des mesures d’interdictions ont été prises (encore insuffisantes cependant) mais quand le profit s’en mêle cela devient « irritant » !

** C’est pour cette raison d’ailleurs que nous devons pas laisser pas Bayer et autres grands groupes faire annuler l’interdiction des pesticides tueurs d’abeilles et signez la petition de fevrier 2015 : http://www.proame.net/ne-laissez-pas-bayer-faire-annuler-linterdiction-des-pesticides-tueurs-dabeilles/

Sans vouloir vous donner le bourdo

Les autres pollinisateurs sont aussi affectés par ce phénomène : « on a toutes les raisons de penser que quand l’abeille domestique a des soucis, c’est pire pour les espèces sauvages, car la colonie a un effet protecteur », Bernard Vaissière directeur du laboratoire de pollinisation entomophile à l’INRA d’Avignon.

Enfin, en France on a encore plus de “colonies de raisons” de s’inquièter car 2014 fut une année noire pour l’apiculture française !

Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles a tiré la sonnette d’alarme et appelle les pouvoirs publics à réagir sans délai. Objectif : éviter le naufrage de la filière en 2015.

C’est le virus de la paralysie chronique des abeilles (CBPV : Chronic Bee Paralysis Virus) qui a fait e, 2014 d’importants dégâts dans les principaux bassins de production en raison du manque de ressource disponible dans l’environnement. Surnommée « la maladie noire » par les apiculteurs et les scientifiques, cette pathologie virale affaiblit considérablement les ruches et ne laisse que peu d’espoir de récolte de miel sur les colonies affectées. Très contagieux, ce virus peut décimer des colonies entières et mettre ainsi en péril l’équilibre économique de nombreuses exploitations apicoles !

Alors nous avons des “milliard d’abeilles de raisons” à defendre la sauvegarde des abeille, de notre biodiversité, de l’avenir de l’homme et le merveilleux travail des apiculyeurs en France. Plus que jamais nous devons se penser tous comme abeille pour prendre consciences des enjeux de l’économie du vivant, et s’acheminer chemin faisant vers une écomie et une vie plus symbiotique fondée sur le juste équilibre, la symbiose des element (chacun donne à l’autre = give and take) .. C’est ce chemin responsible qu’empreinte l’association Un Toit pour les abeilles fr qui depuis 2010 propose aux particuliers et aux entreprises de parrainer une ruche pour soutenir la filière apicole et participer à l’équilibre de la faune et de la flore. C’est une initiative innovante car elle se fonde sur l’idée Give and Take du partage (symbiotic) et sachez que grâce à cette association 5 apiculteurs ont pu etre sauvé pour 2015 suite à l’année noire !

Un exemple à suivre dont vous ferez votre miel – Voir sur mon blog Je suis Abeille : je parraine “à mon avantage” des abeilles avec un Toit pour les abeilles ! et la société symbiotique se dessine …: http://www.proame.net/je-suis-abeille-je-parraine-a-mon-avantage-des-abeilles-avec-un-toit-pour-les-abeilles-et-la-societe-symbiotique-se-dessine/

Autre initiative que je trouve intéressante – la Data en open source des abeilles – The Open Source Beehives project is a network of citizen scientists tracking bee decline. We use sensor enhanced beehives and data science to study honeybee colonies throughout the world. All of our technology and methods, from the hive and sensor kit designs to the data, are documented and made openly available for anyone to use. Feel free to get involved by joining the discussions on our forum or by contacting us.

Voir le site ici : http://www.opensourcebeehives.net/About/about.html

Et la video ici :

… bref ouvrez votre coeur aux abeilles car vous êtes abeilles ! Et une prise de conscience planétaire c’est l’intelligence en essaim qui irradirait la planete ! maryline

Source :http://www.proame.net/economiser-le-vivant-les-abeilles-sont-vitales-pour-lhomme-to-been-or-not-to-been-save-been-save-us-je-suis-abeille/

22
Sep
2014

Dossier INRA

DOSSIER PRESSE INRA : Les Chercheurs volent au secours des abeilles

Un dossier très complet à lire :

Détail des chapitres :

Partie 1 – Le déclin des abeilles

– Abeilles, un déclin préoccupant
– Une armée d’ennemis
– Des prédateurs venus d’ailleurs
– Les pesticides scrutés par les chercheurs
– Stress en synergie
– L’abeille européenne, trop douce pour ce monde de brutes ?

Partie 2 – Ecologie et pollinisation

– Super-pollinisateurs et écologie du butinage
– Les fleurs : impénitentes séductrices
– Remettre l’écologie des abeilles au coeur du débat
– Agriculture et abeilles au programme de la recherche
– Le miel, une douceur sous la loupe

Partie 3 – La vie dans les ruches

– La ruche, une cité parfaite
– Des abeilles bien élevées
– Une communication pleine de sens
– A table !

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15
Sep
2014

Poème : L’abeille et la fleur

Un poème pour commencer la semaine tout en douceur…

L’abeille et la fleur


Allez à vos champs et à vos jardins,
Et vous apprendrez que c’est le plaisir de l’abeille
De butiner le miel de la fleur.
Mais, c’est aussi le plaisir de la fleur
De cèder son miel à l’abeille.
Car pour l’abeille,
La fleur est une source de vie.
Et pour la fleur,
Une abeille est une méssagère d’amour.
Et pour les deux,
Abeille et fleur,
Donner et recevoir le plaisir
Sont un besoin et une extase.

Khalil Gibran


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08
Sep
2014

Livre : Tout sur l’Abeille

Une Bande Dessinée très jolie et très complète sur les abeilles, pour petits et grands…

 

Auteur : Jack Guichard
Illustrateur : Carole Xénard
Collection : Les albums
Prix : 18 €

Dès que le soleil de mai resplendit, une multitude d’insectes envahit la nature. Pour celui qui aime observer ce monde qui l’entoure, celui de l’abeille est un des plus fascinants. Que savons-nous vraiment de l’abeille ? Savez-vous que les abeilles transportent le quart de leur poids en pollen sur leurs pattes ? Savez-vous que certaines colonies d’abeilles peuvent emmagasiner plus de 3kg de nectar par jour ? Savez-vous que les abeilles voient la vie en bleu ? Savez-vous qu’elles sont apparues il y a 70 millions d’années ? Qu’elles ne s’attaquent à l’homme que si elles se sentent agressées ? Un grand album documentaire pour tout savoir sur l’abeille à travers des planches d’illustrations décalées et humoristiques qui servent les informations scientifiques et présentent l’abeille avec ses drôles de particularités…

Jack Guichard a été Directeur du Palais de la découverte. Professeur des Universités, il est à la fois scientifique et spécialiste d’éducation et de communication.

Carole Xénard est illustratrice pour la presse et l’édition jeunesse, avec une petite spécialisation dans les bestioles en tout genre.

À paraîre le 26 septembre 2014

Source : http://www.editions-lepommier.fr/Tout-sur-labeille

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06
Sep
2014

L’abeille, une diversité génétique étonnante

Des chercheurs ont découvert près de 3000 gènes découlant de leur adaptation à différents environnements au fil du temps, associés notamment au système immunitaire ou à la capacité à hiverner.

Agence France-Presse

PARIS

Contrairement à la plupart des espèces domestiquées par l’Homme, les abeilles font preuve d’une étonnante diversité sur le plan génétique qui leur a permis de s’adapter aux changements successifs depuis leur apparition voici quelque 100 millions d’années, selon une étude publiée dimanche.

L’abeille (Apis mellifera) joue un rôle crucial pour les sociétés humaines, dont un tiers de l’approvisionnement en nourriture dépend de la pollinisation des fruits, noix et légumes par des insectes. Le déclin des colonies d’abeilles observé ces dernières années, lié notamment aux maladies et au changement climatique, a donc de quoi inquiéter.

Pour mieux contrer le phénomène, les scientifiques tentent de comprendre les forces et les faiblesses des différentes espèces d’abeilles, inscrites dans leur génome.

Des chercheurs ont donc analysé et comparé l’ADN de 14 sortes d’abeilles issues d’Europe, d’Afrique, du Moyen-Orient, des États-Unis et du Brésil.

Ils ont notamment découvert près de 3000 gènes découlant de leur adaptation à différents environnements au fil du temps, associés notamment au système immunitaire ou à la capacité à hiverner.

«Nous avons utilisé des techniques de pointe et identifié un haut niveau de diversité génétique chez les abeilles. Contrairement à d’autres espèces domestiques, l’élevage des abeilles semble avoir dopé les variations génétiques en croisant des abeilles provenant de différents endroits du monde», résume dans un communiqué le principal auteur de l’étude, Matthew Webster, biologiste à l’université suédoise d’Uppsala.

«Ces résultats semblent aussi indiquer que les croisements intensifs ne sont pas une cause majeure de déclin des colonies», souligne-t-il.

Plus surprenant, l’analyse génétique de l’abeille domestique suggère qu’elle n’est pas originaire d’Afrique, comme on le pensait. Elle semble issue d’une ancienne espèce d’abeille cavicole arrivée d’Asie voici quelque 100 millions d’années et qui se serait rapidement propagée en Europe et en Afrique.

L’ADN révèle en outre la grande influence que le changement climatique exerce sur la taille des populations d’abeilles selon les époques. «Les populations en Europe semblent avoir diminué durant les périodes de glaciation alors qu’au même moment les populations africaines se développaient», explique Matthew Webster.

Publiée dans la revue britannique Nature Genetics, l’étude «pose les bases qui permettront de chercher les mécanismes biologiques qui jouent dans la résistance aux maladies et à l’adaptation au climat, des connaissances qui pourraient s’avérer vitales pour la protection des abeilles», conclut-il.

Source : www.lapresse.ca/labeille-une-diversite-genetique-etonnante

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27
Mai
2014

Des abeilles utilisées pour repérer les mines

Deux chercheurs, un Français et un Croate, ont eu l’idée de faire appel aux abeilles pour aider les hommes à repérer les mines antipersonnelles.

Les abeilles pourraient aider l’homme à détecter les mines anti-personnelles.

« On savait déjà les abeilles sensibles à certaines odeurs, celles du géranium ou du néroli (NDLR : fleur d’oranger). Le défi c’est de leur apprendre à repérer le TNT, un explosif », explique Yves Le Conte, directeur de l’unité Abeille et Environnement à l’Institut national de recherche agronomique (Inra) à Avignon (Vaucluse).

Du sucre au TNT

Sollicité il y a quatre ans par Nikola Kesic, un chercheur de l’Université de Zagreb (Croatie), l’idée est venue d’utiliser l’abeille domestique Apis mellifera pour détecter les mines anti-char – de larges et épaisses galettes – et antipersonnel – petites et légères, grosses comme une orange – toujours emprisonnées dans les sols de Croatie (90 000 mines) ou de Bosnie (120 000 mines) et que les glissements de terrain consécutifs aux récentes pluies diluviennes risquent de dégager en surface.

Dotée de capteurs chimiques hypersensibles contenus dans ses antennes, l’abeille domestique est capable, outre les informations qui lui sont communiquées lors de la danse des abeilles au sein de la ruche, de trouver des fleurs et du pollen riches en sucres de façon à les butiner pour en faire du miel. Comment donc lui donner l’habitude d’aller aussi flairer des engins explosifs remplis de TNT ? « Il s’agissait de déclencher un réflexe de type pavlovien chez l’abeille », explique Yves Le Conte.

L’expérience a consisté à dissimuler sous du sable du TNT seul et du TNT recouvert de sirop pour appâter les butineuses. Très vite, les abeilles ont foncé sur l’explosif ! Mais elles sont aussi vite devenues indifférentes quand elles ont compris qu’il n’y avait plus de sucre.

Les chercheurs ont alors forcé l’apprentissage, en rajoutant du sucre sur le TNT de façon qu’elle mémorise de plus en plus fortement l’odeur seule de TNT. « Cette substance chimique, le trinitrotoluène, plus stable que la nitroglycérine qu’on voit dans le film Le salaire de la peur, sent l’amande amère », explique André Picot, chimiste honoraire au CNRS.

Des démineurs encore sceptiques

Des expériences de suivi des déplacements et des arrêts des abeilles ont eu lieu dans des champs de mines recouverts de végétation au moyen d’un radar infrarouge couplé à une caméra permettant de photographier la scène toutes les dix secondes. Comme elle dégage de la chaleur, les abeilles sont repérées par les signaux infrarouges, ce qui permet de fouiller une zone précise et de déminer. D’autres expériences sont prévues cet été en Croatie « avec une colonie entière d’environ 30 000 abeilles, grâce à des financements européens », explique Nikola Kesic.

Des progrès restent à accomplir car les abeilles se posent plus sur les cibles au DNT (dinitrotoluène) que sur le TNT ! Mais la méthode étant « très simple et très rapide, nous espérons maintenant convaincre les spécialistes du déminage avec des résultats », poursuit le chercheur croate.

L’animal doué d’odorat au service de l’homme

Les abeilles sont également valorisées pour détecter les explosifs ou la drogue dans plusieurs aéroports ou centres de recherche. Une démarche qui rappelle le dressage du « rat de Gambie », gros mais très docile, utilisé en Tanzanie avec l’aide de l’ONG belge Apopo pour dépister la tuberculose à partir de la salive de patients ou bien des mines dans la nature. Ou bien encore les chiens de la police technique et scientifique d’Ecully (Rhône) qui, après un entraînement assez strict, sont capables d’identifier « l’odeur corporelle » d’un suspect.

Source : www.la-croix.com/Des-abeilles-utilisees-pour-reperer-les-mines

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26
Mai
2014

Language des Abeilles

Quand l’INRA écoute aux ruches

Les abeilles se parlent-t-elles? Une équipe de l’INRA d’Avignon a isolé des vibrations particulières émises dans les ruches, comme un claquement sec, qui correspondraient à une forme de communication avec une poignée de « mots ».
Pour Yves Le Conte, directeur de l’unité Abeilles et Environnement à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), « cela voudrait dire qu’elles disposent d’un autre mode de communication que celui des phéromones », le langage des hormones.
Pour passionné qu’il soit, le biologiste ne s’avance pas à parler de « sons » mais envisage l’hypothèse d’un « profil vibratoire » de cinq à six « mots » échangés dans la ruche, enregistré grâce à des capteurs hyper-sensibles.
Une fois modélisées, ces vibrations indétectables à l’oreille forment une émouvante bande-son sur l’écran de son ordinateur, des « kak kak » proches des sons du criquet, qui semblent se répondre et dont le chercheur conserve jalousement l’enregistrement en laboratoire dans l’attente d’une publication prochaine de ses travaux.
« Si elles font ça c’est forcément pour communiquer, reste à trouver ce qu’elles se disent et comment elles émettent cette vibration particulière », juge-t-il.
Cette découverte s’est faite grâce à sa collaboration avec un physicien de l’université de Nottingham, en Angleterre: Martin Benzick, spécialiste des vibrations, pensait possible de prédire à l’avance certaines activités des abeilles.
M. Benzick a mis au point le « SwarMonitor » qui permet de prévoir à l’avance quand la colonie est prête à essaimer. Quand l’essaimage se produit, explique Yves Le Conte, il cause de lourdes pertes à l’apiculteur: il voit partir l’ancienne reine avec la moitié de ses abeilles pour se reproduire ailleurs en formant un essaim dans les arbres, ou sous les toits.

– Mouchards et caméras –

« L’idée était de permettre à l’apiculteur de prévenir l’essaimage, par exemple en séparant sa colonie en deux. On a décidé de s’en servir plus largement pour prédire la santé des colonies » reprend le biologiste.
Avec l’aide d’un apiculteur « compteur d’abeilles », il a pu installer capteurs et caméras sur les ruches. Didier Crauser a marqué ses abeilles selon un code couleur correspondant à leur état: des minuscules pastilles rouges, bleues ou vertes (malade, traitée ou en bonne santé), collées sur leur dos permettent de suivre chaque battement d’aile dans et autour de la ruche depuis l’ordinateur.
A une centaine de mètres du laboratoire, dans les champs de sainfoin, les ruches sont désormais bardées de mouchards qui enregistrent les vibrations, les entrées et les sorties des abeilles, la durée du butinage. Plus une balance pour évaluer le poids de pollen rapporté dans la ruche par les butineuses.
« Deux fois par mois, on ouvre la ruche pour vérifier l’éventuelle présence de prédateur et ou de maladie » précise M. Le Conte.
« A terme, l’idée est de permettre à chaque apiculteur de s’équiper. Pour un prix modique qui sera sans doute de 2 ou 3 euros par capteur, il pourra être directement alerté par l’activité des abeilles en cas de problème. Elles enverront elles-mêmes le signal: je suis malade, je suis attaquée », prédit le chercheur.
Didier Crauser a déjà déposé deux brevets pour ses inventions qui permettent de surveiller l’impact des modifications environnementales sur les abeilles.
L’inquiétant déclin des abeilles pollinisatrices, avec une mortalité hivernale des ruches de 30 à 30% en France et 40% en Belgique ou en Suède, a justifié une vive riposte de la communauté scientifique.
A Avignon, l’Inra dispose de 400 colonies de 30.000 à 50.000 abeilles chacune dans un rayon de 50 kilomètres, pour étudier leur comportement et les menaces qui pèsent sur elles, combinaison de virus et de prédateurs dans un environnement dégradé par les pesticides et le bétonnage pour mieux les contrer.
« L’affaire est devenue politique », souligne M. Le Conte alors que l’Europe subit déjà un déficit de 13,4 millions de colonies pour ses cultures.

Source : www.leparisien.fr/langage-des-abeilles-quand-l-inra-ecoute-aux-ruches

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17
Avr
2014

Les abeilles et la vie

Elles étaient sur Terre bien avant nous. En les voyant butiner pour fabriquer du miel, nos ancêtres ont découvert le principe de l’agriculture.

C’est grâce à elles que la plupart des fleurs sont pollinisées, et c’est ainsi que nous pouvons manger chaque jour des légumes et des fruits.

C’est par une danse frétillante combinant des demi-cercles, des mouvements d’abdomen et des variations de bourdonnement que les exploratrices indiquent, de retour à la ruche, la direction et la distance de la source d’approvisionnement qu’elles ont découverte. Un véritable langage. Ces conclusions de Karl von Frisch, contestées depuis leur publication en 1943, ont été confirmées en 1992 au moyen d’une abeille robot.

L’abeille possède quatre mémoires. La mémoire de travail, la mémoire immédiate, la tardive et la permanente. Pour Randolf Menzel surnommé par ses pairs «l’homme qui murmure à l’oreille des abeilles», c’est cette mémoire permanente qui opère la synthèse entre l’acquis et l’inné (c’est-à-dire l’acquis des générations précédentes), et gouverne ces facultés incroyables observées chez l’abeille: sens de l’orientation, calcul des distances, horloge interne et transmission de l’information.D.W.

«Les abeilles et la vie», Didier Van Caulewaert, Michel Lafon

Source : http://www.lavenir.net/article/les.abeilles.et.la.vie

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