Les abeilles sauveront-elles le monde?
Si cette question est abordée avec une approche purement pragmatique et économique, avec un rire gras cynique ou un air de biscotte brisée, la réponse est d’évidence non et la question ne devrait même pas être posée! Allons!
Les Français ne consomment que 600 grammes de miel par an et par habitant… Si ce produit disparaît, ils s’en passeront sans aucun souci…
Les abeilles en pollinisant les fleurs, favorisent la production de 35% de nos ressources alimentaires. D’accord. Si on ne dispose plus de fruits, de légumes et autres végétaux, on ne crèvera pas de faim non plus car il restera le blé, le riz et le thé… C’est bien là le principal. Non ?
Les abeilles pollinisent 80% des plantes à fleurs qui sans elles pourraient disparaître. Franchement, si la renouée des oiseaux ou l’hellébore fétide disparaissent, croyez-vous que nous nous en apercevrons? Même pas! En revanche, si nous abordons cette question avec humanité en amoureux de la vie, nous rappellerons tous les bienfaits que nous apportent ces ardentes butineuses…
Quel bonheur de pouvoir déguster ces miels, véritable quintessence de la nature, aux saveurs si différentes, clairs ou foncés, doux ou corsés…
Quel bonheur de consommer pollen, gelée royale, propolis, tous ces merveilleux produits naturels et encore authentiques, si bons pour notre santé et notre bien-être.
Quel bonheur de pouvoir déguster une cuisine variée, riche de tous ces légumes et tous ces fruits qui diversifient notre alimentation pour le plaisir de notre palais et la bonne forme de notre corps…
Quel bonheur de pouvoir se balader dans une campagne fleurie qui embaume des parfums exhalés par les différentes fleurs…
Les abeilles ne sauveront pas le monde mais elles contribueront à sauvegarder la qualité de vie qui est la nôtre… On peut aller plus loin. Aujourd’hui, les abeilles connaissent une situation préoccupante et leur survie n’est plus assurée. Plus de 30% des ruches périssent chaque année. Plus de 300.000 ruches mortes dans notre seul pays.
Les causes de cette surmortalité dramatique résident dans une dégradation rapide de leur environnement, contaminé par l’emploi de pesticides hyper puissants et toxiques, appauvri par la monoculture, stressé par les bouleversements climatiques, envahi par de nouveaux prédateurs.
L’agriculture intensive mise en place dans les années cinquante nous a conduit, en quelques décennies, une paille à l’échelle du temps, dans une véritable impasse. Les rendements stagnent et le prix à payer pour notre environnement est colossal: dégradation des sols et des eaux, érosion rapide de notre biodiversité… Poursuivre dans cette voie est irresponsable. Il est temps de faire marche arrière et de quitter le règne de l’agrochimie pour retrouver le chemin de l’agronomie ou de l’agro-écologie comme dirait notre ministre de l’agriculture.
Dans ce schéma, la sauvegarde assurée des abeilles nous indiquera la réussite de ce défi essentiel pour notre avenir. Et dans ce sens, oui, assurément, les abeilles sauveront le monde.
Source : http://www.avenir-de-lapiculture
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