La semaine dernière nous vous évoquions le vote à l’unanimité par l’Assemblée Nationale de « L’abeille, grande cause nationale 2022 ». L’occasion de re sensibiliser sur le rôle essentiel joué par les abeilles tout en s’engageant vers une transition écologique qui permettra de mieux les préserver.
Et voilà que cette semaine…
ON APPREND QUE LES NÉONICOTINOÏDES SERONT DE NOUVEAU AUTORISÉS
en 2022 sur les champs de betteraves, et ce malgré l’impact négatif avéré sur les abeilles, mais aussi sur l’ensemble de la biodiversité environnante.
L’année 2022 semblait nous apporter pourtant une petite lueur d’espoir après la saison apicole 2021 catastrophique que la filière et les abeilles ont eu à traverser. « La pire année apicole jamais vécue en France » avec à peine 7000 tonnes de miel récoltées contre près de 30000 en 2020.
POURTANT, NOUS GARDONS LE CAP !
Hors de question pour nous de rentrer dans une spirale pessimiste car derrière notre action, il y a les abeilles, mais aussi des femmes et des hommes, qui ont besoin de vous.
Votre soutien permet chaque année de reconstituer ou de développer de nouvelles colonies, tout en assurant un revenu décent à nos apiculteurs.
★ PARRAINER C’EST AGIR & SOUTENIR ★
*Depuis 2010, l’initiative d’un Toit pour les abeilles a permis d’installer grâce au soutien de plus de 100 000 parrains particuliers et près de 5 000 entreprises engagées, près de 18 000 colonies d’abeilles partout en France réintroduisant ainsi plus de 800 millions d’abeilles sur des zones de biodiversité.
Si le déclin des abeilles et l’impact qu’il a sur notre biodiversité n’est plus à démontrer, une étude récente menée par une équipe de chercheurs internationaux met en lumière le fait que des milliers d’autres espèces de non vertébrés sont également menacées de disparition. Il est même question de « sixième extinction de masse ».
Car en effet, les animaux en voie d’extinction répertoriés dans la liste rouge de l’UICN, Union Nationale pour la Conservation de la Nature, sont majoritairement des vertébrés : tigres, manchots, ours, ou encore oiseaux. Or ces vertébrés ne représentent finalement que 3% des espèces animales.
Si on regarde de plus près l’évolution des non vertébrés, moins visibles, mais tout aussi essentiels, on passe d’un taux des espèces menacées de 0.04% à plus de 10%. L’impact n’est pas le même !
« Ce n’est pas 0,04% des espèces qui ont disparu en l’espace de 500 ans, comme le dit l’UICN, mais 10% des espèces animales et végétales connues ».
– Benoît Fontaine, ingénieur de recherche au Muséum d’histoire naturelle de Paris –
Vous avez probablement vu passer l’information : l’Assemblée Nationale a voté à l’unanimité le 7 octobre 2021 : « L’ABEILLE GRANDE CAUSE NATIONALE 2022 ». Jusqu’alors, l’abeille était célébrée le 20 mai « journée mondiale de l’abeille ». Cette journée avait été demandée à l’initiative de l’ONU* et de la FAO**. Votée en 2017 à l’unanimité par les Nations-Unies, la première Journée Mondiale de l’Abeille a été célébrée le 20 mai 2018. Pourquoi le 20 mai ? Parce que cette date coïncide avec l’anniversaire d’Anton Janša (1734 – 1773), l’apiculteur slovène du XVIIIème siècle reconnu aujourd’hui comme étant le père de l’apiculture moderne. Cette date met donc aussi en lumière l’importance de soutenir la filière apicole et les gardiens des abeilles.
C’est le constat alarmant dressé par les apiculteurs de France et les demandes nombreuses de prise en compte de « calamité apicole », après la saison 2021 chaotique qui ont poussé certains élus à proposer une résolution de loi pour lutter contre le déclin des abeilles.
*Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture **Food and Agriculture Organisation)
UNE SAISON 2021 QUI IMPOSE L’ACTION
« L’une des pires années apicoles jamais vécues en France » ont décrit une majorité des apiculteurs du réseau Un Toit Pour Les Abeilles. Le principal coupable : La météo. Les conditions météorologiques ont été telles que la majorité des apiculteurs de France n’ont pas pu, ou très peu récolter cette saison. L’UNAF, Union Nationale des Apiculteurs Français a annoncé une production de miel sous la barre des 10 000 tonnes pour cette année. La production se situerait entre 7000 et 9000 tonnes de miel à peine. Un triste chiffre, bien loin des belles années apicoles où l’on avoisinait les 35 / 40 000 tonnes de miel. Un triste constat également lorsque l’on sait que les Français consomment chaque année en France près de 40 000 tonnes de miel. Ce sont ainsi plus de 30 000 tonnes de miel importés et consommés chaque année en France dont il est difficile de vérifier à la fois l’origine et la qualité du miel.
Le gel, le froid, la pluie se sont succédés tout le printemps et même durant la période estivale. Ce dérèglement climatique, puisque c’est de cela dont il s’agit, a abîmé les floraisons ne permettant pas aux abeilles de récolter nectars et pollens. Les floraisons (miellées) ont été perturbées par des séquences fréquentes de pluie et de froid. A peine les nectars récoltés, les abeilles étaient de nouveau calfeutrées dans la ruche, puisant ainsi sur leurs réserves.
La récolte d’acacia a été quasi nulle sur tout le territoire cette année. Les récoltes de thym, romarin, montagne châtaignier ont été médiocres. Seuls les miels de fleurs et lavande ont été satisfaisantes.
La cuvée 2021 devient ainsi un produit de Luxe !
MALGRÉ CELA LES APICULTEURS UN TOIT POUR LES ABEILLES ONT TENU LEUR PROMESSE
Malgré les faibles récoltes, les apiculteurs ont pu transmettre des pots de miel à leurs parrains, tout en conservant suffisamment de ressources dans la ruche pour les abeilles avant la mise en hivernage. Pour les apiculteurs les plus durement impactés, nous vous avons transmis un miel solidaire d’un autre apiculteur Un Toit Pour Les Abeilles. Votre soutien s’est donc ainsi partagé entre deux apiculteurs : Pour l’un : aide au financement de la ruche Pour le second : achat du miel solidaire Il nous est difficile de savoir comment se comporteront les colonies au sortir de l’hiver et si les conditions météorologiques seront favorables pour un redémarrage de la saison dans de meilleures conditions ce printemps. Mais comme à l’accoutumé c’est en toute transparence et sincérité que nous vous partagerons des nouvelles de vos abeilles et de vos apiculteurs.
DES MENACES GRANDISSANTES
Les abeilles font face depuis plusieurs décennies déjà à une addition de facteurs provoquant leur déclin. Parmi ces derniers : les pesticides, les infections parasitaires, les prédateurs comme le frelon asiatique, la monoculture qui appauvrit les ressources en nectars et le dérèglement climatique, responsable plus que jamais de la saison noire 2021.
L’addition de ces facteurs est ainsi responsable d’un taux de mortalité des abeilles passé de 5% dans les années 90 à plus de 30% aujourd’hui.
Et comme si cela ne suffisait pas, en septembre dernier, trois scientifiques ont découvert à Marseille un nouveau prédateur : Le frelon asiatique oriental, de son nom savant « Vespa Orientalis Linnaeus ». Sa prolifération est mondiale : Moyen-Orient, Grèce, Italie… Il arrive aujourd’hui aux portes du territoire nationale. La filière est aux aguets. Après le frelon asiatique apparu en 2004, les apiculteurs redoutent ce nouveau prédateur.
2022, L’ABEILLE « GRANDE CAUSE NATIONALE »
C’est donc à la suite de cette saison apicole 2021 considérée comme « la pire année » par la filière, que des élus engagés ont souhaité faire porter la voix silencieuse des abeilles pour agir ou du moins réagir face au déclin grandissant des pollinisateurs.
« Cette proposition de résolution vise donc à lutter contre la disparition des abeilles et à soutenir l’apiculture française. L’avenir des abeilles et de l’apiculture mérite la plus grande attention et la mobilisation de tous. Il est de notre responsabilité de maintenir, pour les générations futures, une biodiversité à laquelle les abeilles contribuent de façon déterminante. » évoque M. Robert THERRY dans la proposition de résolution.
« Promouvoir la sauvegarde des abeilles est une nécessité. » poursuit-il. Voici le texte complet : Proposition de résolution nº 4445 visant à lutter contre la disparition des abeilles
2022, AGISSONS ENSEMBLE POUR LA PROTECTION DES ABEILLES
Depuis plus de 10 ans, Un Toit Pour Les abeilles mènent des actions concrètes pour préserver les abeilles qu’elles soient à miel ou sauvages. En 10 ans, plus de 10 000 ruches ont ainsi pu être installées sur tout le territoire permettant le développement de centaines de millions d’abeilles. Ce sont également une centaine d’apiculteurs, constituant le réseau Un Toit Pour Les Abeilles qui bénéficient chaque année de l’engagement et du soutien de milliers de marraines et parrains, qu’ils soient entreprises ou particuliers.
Outre l’installation de ruches, Un Toit Pour Les Abeilles a lancé des projets divers de plantation mellifères, protection de l’abeille sauvage, réintroduction de l’abeille noire et cosmétiques de la ruche. Parmi ses actions :
2022, AGISSIONS ENSEMBLE POUR PROTÉGER LES ABEILLES
Nous espérons de tout cœur que l’abeille devenant « grande cause nationale » cette année, le grand public et les instances gouvernementales prendront conscience de l’enjeu environnemental du déclin des abeilles. C’est ensemble que nous pourrons sauver les abeilles.
Avoir des abeilles dans son jardin ne paraît plus aussi anodin qu’avant. Cependant, il y a des lois à respecter et il faut surtout tenir compte du voisinage, de façon à ce qu’il ne voit pas cela comme une menace directe.
Par exemple, offrez leur du miel à l’issue de la récolte et placez un abreuvoir d’eau avant que vos abeilles ne prennent la fâcheuse tendance à s’abreuver dans la gamelle du voisin d’à côté.
Voici quelques points à respecter :
1) Veillez à respecter les distances d’installation des ruches, vous les trouverez dans le Code rural (art. 206 et 207, chapitre 2), disponible auprès des organismes apicoles et à la préfecture. Mais le maire de votre commune peut également être habilité à prendre un arrêté à ce sujet.
2) Dans un délai d’un mois après l’installation ou de la prise de possession de la ruche, la législation vous oblige à en faire la déclaration chaque année, courant décembre, à la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations). Vous devez y déclarer tous vos ruchers.
3) N’hésitez pas à souscrire une assurance responsabilité civile et assistance juridique par l’intermédiaire d’une revue apicole, le coût en est particulièrement modique (environ 0,90 €/ruche).
4) Sur le plan fiscal, vous pouvez posséder jusqu’à 10 ruches sans payer d’impôt pour une consommation privée. Au-delà, vous devez remplir en plus de la déclaration de revenu habituelle le formulaire 2042 C et 2342 précisant que vous avez une activité agricole. Au-delà de 50, vous devez cotiser à la Mutualité sociale agricole.
5) Si vous commercialisez votre miel, vous devez tenir un registre d’élevage, prévu par l’article 253-II du Code rural.
6) Vos abeilles ne doivent pas importuner les voisins ou les passants.
Vous observez plus d’agressivité après un nourrissement, c’est pourquoi il faut récolter ou distribuer le sirop en fin de journée ou à la tombée de la nuit pour limiter les risques.