Humidité et froid, période difficile pour les abeilles par Sarah H.

Chères marraines, chers parrains…
Les abeilles sont encore en hivernage comme vous le savez, mais il est temps de vous dresser un premier bilan de la saison apicole qui vient de s’achever…
Une saison 2017 très bonne au niveau des récoltes de miels, surtout en miel de Sapin et miel de Forêt. Certains d’entre vous ont pu les goûter récemment. Les autres, les recevront à la prochaine campagne d’envoi des pots de miel fin avril, début mai.
Le mois de septembre dans notre région est le mois ou les abeilles en profitent pour récolter des pollens de lierre, balsamine etc…
Mais cette année, la météo ne leur a pas permis de faire le plein ! Il a plu, et replu encore !

Les colonies ont conservé du miellat de sapin dans les corps de ruches et les abeilles ont pu bien hiverner. Malheureusement, de l’automne jusqu’à cet hiver, nous avons eu une très longue période pluvieuse et humide qui a empêché les abeilles d’effectuer leur vol de propreté durant cette période de confinement. Ce vol est pourtant crucial à la colonie et permet aux abeilles d’aller évacuer en extérieur leur déjections.

Aujourd’hui, sur plusieurs ruches j'ai pu constater des traces de NOSEMA* du fait de la trop grande humidité des derniers mois. Plusieurs colonies sont déjà mortes.

L’hiver n’est pas terminé et j’espère que les redoux vont permettre rapidement aux abeilles de commencer à sortir de nouveau…

L'hiver, dans les régions très froides où il gèle longtemps, l’élevage de couvain est stoppé, la température intérieure de la ruche est diminuée jusqu'à 10 à 15° C.
Sauf que, avec un mois de décembre et janvier finalement pas si froid que cela, les reines ont repris leur ponte, il fallait donc maintenir une température de 28°C dans la ruche. Or, le coup de froid depuis plus de dix jours avec nos -10°C extérieur, aura raison des ruches les plus faibles.
Ce grand écart de température est une difficulté de plus pour nos abeilles. Elles doivent continuer à ventiler pour maintenir des températures chaudes dans la ruche… Elles s’épuisent à vue d’œil !  

Dans les Vosges en 2011, un dossier de calamité apicole pour cause de NOSEMA* avait été accepté. J’ai moi-même perdu 110 ruches cette année-là. Je reste donc sur mes gardes…
Je suis désolée de vous partager ces mauvaises nouvelles, mais elles font partie de mon métier et de la vie des abeilles. La bataille pour maintenir nos ruches en vie est un combat de tous les jours.
C'est pourquoi je tenais à vous remercier, car je me sens moins seule grâce à vous et à vos parrainages.
MERCI,

Sarah

* La nosémose est une maladie des abeilles adultes. Il s’agit d’un champignon parasite qui se multiplie dans les cellules de la paroi intestinale des abeilles adultes et que l’on nomme Nosema. Cette maladie occasionne un affaiblissement de la colonie et une dépopulation hivernale ou printanière plus ou moins sévère (abeilles mortes, trainantes marchant au sol, ou encore traces de diarrhées…).