Laboratoire Janine Benoit
L'apiculteur : Camille DUBRAY
J’ai cueilli mes premiers essaims d’abeilles en 2013.
J’avais envie, par curiosité, de m’occuper d’abeilles et de mieux les comprendre.
J’avais aussi envie de m’investir dans une activité qui avait du sens pour moi.
Passionné et autodidacte, j’ai appris grâce aux livres et principalement en ouvrant mes propres ruches énormément au début.
Je me suis aussi formé auprès d’amis apiculteurs professionnels pour les gestes spécifiques ou techniques.
Enfin, je me suis spécialisé dans le sanitaire et les maladies des abeilles en 2018 en devenant technicien sanitaire apicole.
Je trouve que la cueillette crée un joli lien avec l’essaim.
On va le chercher quelque part, bien souvent on le sauve car peu de gens se déplacent pour cueillir et les particuliers sont souvent démunis ;
On le soigne, on en prend soin, puis on l’installe dans le rucher.
Chaque ruche a un peu sa propre histoire.
J’ai ainsi développé un cheptel constitué uniquement d’essaims sauvages issus de la cueillette entre 2013 et 2018,
en passant tout en douceur de 4 essaims cueillis en 2013 à 24 colonies en 2014, puis à 60 en 2015, puis à 100, 120, puis 160 colonies d’abeilles en 2018.
C’est cette année-là que j’ai commencé à gagner ma vie grâce à l’apiculture, et ce sans jamais avoir acheté d’essaim d’abeille.
Comme mes abeilles sont issues de la cueillette, j’ai principalement de l’abeille noire dans mes ruches.
Je travaille avec des ruches de type dadant qui me semblent mieux adaptées aux contraintes modernes de l’abeille.
Je compte augmenter doucement mon cheptel pour atteindre les 200 ruches (statut paysan).
Je n’en veux pas plus car il me semble plus difficile de bien s’en occuper si on en a plus.
Je suis ravi d’avoir pu intégrer Un Toit Pour Les Abeilles.
Cela représente une opportunité pour moi de m’assurer qu’une partie de ma production sera vendue au sein d’un projet porteur pour l’abeille,
et de surcroît à un tarif convenable pour l’apiculteur.
Ça me permet aussi de dégager plus de temps au rucher à m’occuper des abeilles. C’est une chance pour moi car je suis passionné par les abeilles
et je préfère nettement le temps passé au rucher à celui passé à la commercialisation.
Même s’il faut bien gagner sa vie, les abeilles restent toujours la priorité dans notre métier.
C’est aussi stimulant d’intégrer des projets plus vastes que son petit projet à soi de sauvegarde de l’abeille.
Bilan de cette saison qui s'achève
Chers Parrains,
Nous arrivons à une période plus calme, ce qui me permet de prendre le temps de vous écrire.
Les hausses sont récoltées, le miel est extrait, et j’ai transhumé les abeilles au cours des deux dernières nuits afin que toutes les ruches réintègrent leurs ruchers hivernaux.
J’avoue que cette fin de saison arrive avec un certain soulagement, car elle n’a vraiment pas été facile.
Les colonies se sont très bien développées au cours des mois de février, mars, et début avril.
L’acacia fleurissait très en avance à partir de la mi-avril. On pouvait alors présager une belle récolte potentielle. Mais la deuxième quinzaine d’avril a laissé place à une grosse vague de froid… Puis la pluie est arrivée durablement jusqu’en juin. Résultat : des populations importantes d’abeilles incapables de sortir butiner et donc de se nourrir. Les colonies ont rapidement consommé leurs réserves, et il a fallu les nourrir pour qu’elles ne meurent pas de faim.
Je passais ainsi toutes les semaines vérifier les réserves dans les ruches. La mortalité a été faible, mais les populations se sont globalement effondrées.
Une bonne partie des colonies d’abeilles à l'état sauvage a dû périr cette saison à cause de la météo.
De plus, les colonies n’étaient pas en bonne forme et n’étaient pas très populeuses lorsque les miellées estivales sont arrivées (lavande, châtaignier).
C’est donc une année de maigre récolte.
Malgré l’adversité, j’ai fait de mon mieux pour rester positif.
J’ai fait beaucoup d’entretien au niveau des ruchers : lutte contre les ronces qui gagnent du terrain avec les années, fabrication de pièges à frelons asiatiques, renouvellement des palettes trop vieilles ou abîmées sur lesquelles sont posées les ruches, débroussaillage… J’ai aussi fait beaucoup d’élevage royal afin de changer les vieilles reines qui seraient de toute façon éliminées à terme par les abeilles.
J’ai également marqué toutes les ruches présentant des débuts de pourrissement du bois afin de les réparer au cours de l’hiver.
Je m’assure que les colonies sont en bon état sanitaire et qu’elles ont suffisamment de réserves pour passer l’hiver.
Le tournesol est en fin de floraison mais permet une petite rentrée de nectar, et le lierre va bientôt prendre le relais, car il est en tout début de floraison autour de chez moi.
Cet hiver, je vais continuer d’expérimenter de nouvelles méthodes biologiques de lutte contre le varroa sur un de mes ruchers.
Depuis l’année dernière, j’ai intégré la commission sanitaire d’une association d’apiculture professionnelle, et nous essayons de trouver de nouveaux protocoles de traitements efficaces, faciles à mettre en œuvre, et pouvant par conséquent bénéficier à tous les apiculteurs, amateurs ou professionnels, et in fine aux abeilles dont ils s’occupent.
Merci encore pour votre soutien, qui est d’autant plus précieux quand la saison est difficile comme cette année.
Cordialement,
Camille Dubray
Le rucher de Mirmande
Je m’occupe de 160 colonies installées tout près de chez moi.
La plupart de mes ruchers sont fixes, c’est à dire que les abeilles ne se déplacent pas.
Je transhume deux d’entre eux au milieu des champs de lavande (20 kilomètres) et des forêts de châtaigniers (40 kilomètres) chaque année.
Autour de chez moi, on trouve pas mal de fruitiers qui assurent bien le début de saison, des prairies en jachère des phacélies ou encore de la luzerne.
Il y aussi beaucoup de pruniers sauvages en forêt, de ronce, d’aubépine, de nombreux acacia, du tilleul.
Que se passe-t-il ce mois-ci sur votre rucher ?
Chers parrains, chères marraines,
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