

Je m’occupe de 160 colonies installées tout près de chez moi.
La plupart de mes ruchers sont fixes, c’est à dire que les abeilles ne se déplacent pas.
Je transhume deux d’entre eux au milieu des champs de lavande (20 kilomètres) et des forêts de châtaigniers (40 kilomètres) chaque année.
Autour de chez moi, on trouve pas mal de fruitiers qui assurent bien le début de saison, des prairies en jachère des phacélies ou encore de la luzerne.
Il y aussi beaucoup de pruniers sauvages en forêt, de ronce, d’aubépine, de nombreux acacia, du tilleul.
A propos de Camille

J’ai cueilli mes premiers essaims d’abeilles en 2013.
J’avais envie, par curiosité, de m’occuper d’abeilles et de mieux les comprendre.
J’avais aussi envie de m’investir dans une activité qui avait du sens pour moi.
Passionné et autodidacte, j’ai appris grâce aux livres et principalement en ouvrant mes propres ruches énormément au début.
Je me suis aussi formé auprès d’amis apiculteurs professionnels pour les gestes spécifiques ou techniques.
Enfin, je me suis spécialisé dans le sanitaire et les maladies des abeilles en 2018 en devenant technicien sanitaire apicole.
Je trouve que la cueillette crée un joli lien avec l’essaim.
On va le chercher quelque part, bien souvent on le sauve car peu de gens se déplacent pour cueillir et les particuliers sont souvent démunis ;
On le soigne, on en prend soin, puis on l’installe dans le rucher.
Chaque ruche a un peu sa propre histoire.
J’ai ainsi développé un cheptel constitué uniquement d’essaims sauvages issus de la cueillette entre 2013 et 2018,
en passant tout en douceur de 4 essaims cueillis en 2013 à 24 colonies en 2014, puis à 60 en 2015, puis à 100, 120, puis 160 colonies d’abeilles en 2018.
C’est cette année-là que j’ai commencé à gagner ma vie grâce à l’apiculture, et ce sans jamais avoir acheté d’essaim d’abeille.
Comme mes abeilles sont issues de la cueillette, j’ai principalement de l’abeille noire dans mes ruches.
Je travaille avec des ruches de type dadant qui me semblent mieux adaptées aux contraintes modernes de l’abeille.
Je compte augmenter doucement mon cheptel pour atteindre les 200 ruches (statut paysan).
Je n’en veux pas plus car il me semble plus difficile de bien s’en occuper si on en a plus.
Je suis ravi d’avoir pu intégrer Un Toit Pour Les Abeilles.
Cela représente une opportunité pour moi de m’assurer qu’une partie de ma production sera vendue au sein d’un projet porteur pour l’abeille,
et de surcroît à un tarif convenable pour l’apiculteur.
Ça me permet aussi de dégager plus de temps au rucher à m’occuper des abeilles. C’est une chance pour moi car je suis passionné par les abeilles
et je préfère nettement le temps passé au rucher à celui passé à la commercialisation.
Même s’il faut bien gagner sa vie, les abeilles restent toujours la priorité dans notre métier.
C’est aussi stimulant d’intégrer des projets plus vastes que son petit projet à soi de sauvegarde de l’abeille.
Dernières actualités de Camille

Chers Parrains,
Une nouvelle saison commence.
La période plus calme touche à sa fin. J’en profite pour me préparer à la suite en rangeant, nettoyant et désinfectant la miellerie.
Je fais également le tri des ruches à réparer à la fin de la saison précédente.
Exposées en permanence aux éléments – vent, froid, pluie, soleil –, elles s’abîment naturellement avec le temps.
Afin que les abeilles ne subissent ni courants d’air ni début de moisissure, j’achète des ruches en kit et remplace les éléments endommagés (l’avant, l’arrière ou l’un des côtés) lorsque le bois commence à se fendre ou à pourrir.
Une fois les réparations terminées, je repeins chaque ruche avec une peinture microporeuse, qui permet au bois de respirer.
Je choisis différentes couleurs afin d’égayer mon rucher et d’éviter une uniformité monotone.
Depuis une semaine, j’ai terminé les transhumances vers les abricotiers.
Comme chaque année, je participe à la pollinisation des cultures arboricoles autour de chez moi en déplaçant mes colonies sur les parcelles de collègues producteurs d’amandes, d’abricots et de cerises. La densité d’arbres fruitiers plantés par hectare et donc le nombre de fleurs écloses sont trop importants pour être entièrement pollinisés par les insectes locaux.
Nous apportons donc un renfort d’abeilles afin d’assurer aux agriculteurs une belle récolte, en quantité comme en qualité.
L’hiver a été froid dans la Drôme, ce qui est plutôt une bonne chose. Cela pourrait annoncer une saison "normale", mais je préfère ne plus me prononcer et simplement m’adapter au climat.
Les saisons ne sont plus aussi claires et marquées que lorsque j’ai commencé l’apiculture.
En ce moment, la pluie domine.
Dès que les beaux jours s’installeront durablement, je commencerai les visites de printemps.
C’est un moment clé : la première inspection après l’hiver.
Il faut prendre le temps d’examiner les réserves, l’état sanitaire, la présence éventuelle de maladies, soigner, prendre les bonnes décisions, évaluer la qualité de ponte de la reine et équilibrer les colonies en renforçant les plus faibles avec les plus fortes…
C’est là le cœur technique de notre métier d’apiculteur.
Merci encore pour votre soutien.
Cordialement,
Camille Dubray
Apiculteur et technicien sanitaire à Mirmande